À seulement cinq jours de la rentrée scolaire, l'effervescence habituelle ne se fait pas sentir à Kananga. Les marchés publics et les ateliers de couture, qui devraient grouiller de vie, restent étrangement calmes. Selon les observations de notre reporter ce mercredi 27 août, les boutiques et les ateliers sont presque vides, un constat qui révèle des difficultés économiques profondes à l'approche de la nouvelle année scolaire.
Une faible affluence sur fond de crise
La hausse des prix des fournitures scolaires est citée par de nombreux parents comme la principale raison de cette lenteur. Les revendeurs, de leur côté, pointent du doigt le taux de change du dollar américain, qui rend les prix inabordables pour la majorité des familles. Cette situation crée une impasse, où la demande des familles se heurte à une offre rendue trop coûteuse.
Les écoles, de nouveaux concurrents pour les artisans
Le secteur des uniformes scolaires, autrefois florissant, subit de plein fouet une double concurrence. Pauline Tshitenge, une jeune couturière rencontrée au marché central de Ndesha, témoigne de la baisse de la fréquentation : « Tout le monde s’est lancé dans ce travail, du coup les clients se font rares ».
En parallèle, de nombreuses écoles privées aggravent la situation en proposant elles-mêmes les uniformes, sacs, pulls et autres fournitures aux parents. Cette pratique fragilise directement les couturiers et les revendeurs locaux, les privant d'une part de marché essentielle à leur survie.
Le fardeau des familles
Pour la plupart des ménages, le retard dans les préparatifs est directement lié à la précarité de leurs finances. Richard Kabeya Kabongo, maçon et père de six enfants, résume la situation : « Avec la situation actuelle, il est difficile de réunir tout l'argent à temps pour préparer la rentrée. » Son témoignage met en lumière le combat quotidien de milliers de parents qui, malgré leur volonté, peinent à honorer les dépenses liées à l’éducation de leurs enfants.
Gilbert Kabongo Kakunga
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