C'est un sujet qui tient à cœur à de nombreux Congolais, et l'honorable Peter Kazadi Kankonde a décidé de prendre la parole. L'ancien ministre de l'Intérieur a récemment donné sa part de vérité concernant le blocage du projet de carte d'identité nationale, un dossier sur lequel pèse une lourde part de responsabilité. Loin de s'en dérober, il a choisi de s'exprimer avec franchise, mettant en lumière des détails peu connus sur les coulisses de ce projet ambitieux.
Une promesse présidentielle à concrétiser
On se souvient que la délivrance de la carte d'identité était une promesse forte du président de la République, avec une échéance fixée au 30 juin 2023. Nommé ministre de l'Intérieur en mars de la même année, Peter Kazadi a expliqué avoir pris le dossier "à bras-le-corps". Il a hérité d'un partenaire déjà choisi pour mener à bien le projet, la société Idemia, en collaboration avec l'Office national d'identification de la population (ONIP).
Pour s'assurer du sérieux de la démarche, l'ancien ministre a voyagé pour visiter les installations de la société. "Il m'a été certifié qu'à travers le monde, la société qui livre les cartes qui ne sont pas falsifiées, c'est Idemia", a-t-il affirmé, visiblement confiant dans le choix de ce partenaire. Le projet semblait alors bien engagé, avec une livraison qui avait même déjà démarré pour le président de la République et les membres du gouvernement. Les plans étaient clairs : passer ensuite à une distribution massive dans les communes, pour que chaque Congolais puisse enfin détenir ce précieux document.
Le coup d'arrêt de l'IGF
C'est là que le processus a connu un coup de frein inattendu. Selon Peter Kazadi, c'est l'Inspection générale des finances (IGF) qui est intervenue, gelant l'opération. L'IGF aurait, par le biais d'une lettre, émis des doutes sur le partenaire choisi, accusant la société Idemia d'être "fictive" et "sans existence juridique". Elle aurait également mis en cause la solidité financière du consortium, l'accusant de ne pas avoir les fonds suffisants pour achever le projet.
Face à cette situation, l'ancien ministre a tenté de débloquer les choses en convoquant une réunion tripartite avec l'IGF et les partenaires. L'objectif était de "corriger ou de résilier le contrat" si des problèmes étaient avérés. "Malheureusement, l'IGF ne s'est jamais présenté et on ne parle plus de la carte d'identité pour les Congolais", a-t-il regretté.
Pour l'ancien VPM, le blocage de cette opération historique est clairement dû au manque de suivi de l'IGF. L'institution, après avoir gelé le projet, n'aurait pas proposé de solution, ni pour annuler le contrat, ni pour désigner un nouveau partenaire. Le dossier, d'une importance capitale pour la population, est ainsi resté en suspens, laissant de nombreux Congolais dans l'attente.
C'est en marge d'un séminaire à l'Université de Kinshasa que l'honorable Peter Kazadi a donné cette explication aux journalistes, souhaitant clarifier sa position et le rôle de chacun dans cette affaire.
Gilbert Kabongo Kakunga
Enregistrer un commentaire