Est RDC : Cessez-le-feu en Crise ; le M23 Promet de Riposter aux Attaques du Gouvernement


GOMA/KINSHASA, RDC
 – Le climat de tension sécuritaire dans l’Est de la RDC s’intensifie, marqué par de graves accusations mutuelles de violation du cessez-le-feu alors que des pourparlers de paix se poursuivent à Doha, au Qatar.

L'AFC/M23 Dénonce des Bombardements et Accuse Kinshasa de Sabotage

Lors d’un point de presse tenu ce jeudi à Goma, les autorités de la rébellion AFC/M23 ont condamné fermement ce qu'elles qualifient de « violations répétées du cessez-le-feu » par les FARDC et leurs alliés miliciens Wazalendo dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Le mouvement rebelle accuse le gouvernement congolais de saboter les efforts diplomatiques en cours, notamment ceux engagés dans le cadre des processus de Doha et de Washington. L'AFC/M23 affirme que plusieurs de ses positions ont été bombardées dans les territoires de Walikale et Masisi (Nord-Kivu), ainsi que dans celui de Kalehe (Sud-Kivu). Le mouvement cite également l'usine d’extraction d’or de Twangiza, touchée par des bombardements les 17 et 23 octobre, et dénonce les violences contre la communauté Banyamulenge à Minembwe.

Corneille Naanga Yobeluo, coordonnateur politique de l’AFC/M23, a déclaré :

« La guerre elle ne s'est jamais véritablement arrêtée sous le couvert d'un discours diplomatique de façade, le régime de Kinshasa a persisté dans une longue logique d'affrontements préférant la voix des armes à celle du dialogue. […] Il s'agit là d’un crime contre la paix. Alors que le monde entier attendait de Kinshasa le respect de ses engagements, ce régime a choisi la voie contraire : les armes ont parlé là où Doha avait ordonné le silence. »

Nouvelle Stratégie des Rebelles : Réponse « Coup pour Coup »

Lors du même point de presse, Bertrand Bisimwa, coordonnateur politique adjoint de l'AFC/M23, a annoncé un changement de stratégie. La rébellion promet désormais de répondre à toute attaque du gouvernement :

« À compter d'aujourd'hui, nous répondrons coup pour coup aux provocations de Kinshasa afin d'assurer la paix dans les zones sous notre contrôle et celles contrôlées par Kinshasa non pour nuire aux FARDC et aux Wazalendo, mais pour protéger la population », a-t-il affirmé.

L’AFC/M23, tout en réaffirmant son attachement aux accords de Doha et aux processus de Luanda et Nairobi, a appelé la médiation du Qatar, l’Union africaine et les Nations Unies à constater les violations et à faire pression sur Kinshasa.

Réaction du Gouvernement Congolais : « Élucubration » et Dénonciation des Crimes du M23

En réaction, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a rejeté les allégations de l'AFC/M23, qualifiant leurs déclarations d'« élucubration » et rappelant les actes de violence de la rébellion :

« On ne peut pas répondre à ce genre d’élucubration… Nous savons qui tue à Goma, à Bukavu, nous savons qui a massacré à Rutshuru, qui brime les médias. Nous avons toute une liste de ceux qui sont responsables de cette situation », a-t-il déclaré lors d'un briefing de presse à Kinshasa.

Le gouvernement avait récemment dénoncé de nouvelles violations des droits humains imputées aux rebelles (qu’il qualifie de « supplétifs de l’armée rwandaise »). Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 270 assassinats et exécutions sommaires, 300 cas de viols et plus de 300 cas de tortures auraient été recensés en septembre dans les territoires sous contrôle rebelle.

Source actualité.cd

Jacques MVUMBI 

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