NEW YORK — Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s'est exprimé ce mardi soir à la tribune des Nations Unies à New York, à l'occasion de la 80ème session de l'Assemblée générale. Dans un discours d'une vingtaine de minutes, le Chef de l'État a fermement placé la République démocratique du Congo (RDC) au cœur des enjeux mondiaux, abordant des questions allant du multilatéralisme à la paix, en passant par la gouvernance des ressources et le climat.
Le Multilatéralisme comme exigence
D'emblée, le Chef de l'État a salué le multilatéralisme, qu'il considère non plus comme une option, mais comme une exigence incontournable face aux nombreux défis contemporains. Il a ensuite dévoilé les priorités de la RDC pour sa participation au Conseil de sécurité des Nations Unies à partir de janvier 2026. Cette participation, a-t-il précisé, sera "résolument constructive et holistique", axée sur deux priorités indissociables : la paix et la sécurité, d'une part, et la prévention et la résolution des conflits, d'autre part.
La RDC entend également contribuer activement à l'élaboration et à la mise en œuvre du Nouvel Agenda pour la paix.
Gouvernance des minerais et souveraineté économique
Le président Tshisekedi a souligné la détermination de la République Démocratique du Congo à placer au cœur du débat la gouvernance de ses minerais stratégiques. L'objectif est de garantir leur exploitation dans le respect des principes de développement durable, de la souveraineté économique et du bien-être des populations locales.
Appel à la réforme du Conseil de Sécurité
Au sujet de la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, le président a insisté sur la nécessité de donner à l'Afrique la place qu'elle mérite. Il a soutenu que le continent doit bénéficier de deux sièges supplémentaires dans la catégorie des membres non permanents et de deux sièges permanents, avec les mêmes droits, y compris le droit de veto, ainsi que les mêmes privilèges et obligations que les membres permanents actuels. "Forte de ses 54 États et de plus de 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique ne saurait demeurer en marge des décisions qui engagent la paix et la sécurité internationales", a-t-il affirmé.
La guerre de prédation et le génocide congolais
Un autre message fort a concerné la guerre de prédation menée contre la RDC. Le président Tshisekedi a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour qu'elle soutienne la démarche visant à établir la vérité et à rendre justice aux victimes. Il a cité : "La communauté internationale a le devoir moral et politique de soutenir cette démarche essentielle afin d’établir la vérité, rendre justice aux victimes et jeter les assises d’une paix durable, ancrée dans la mémoire et la responsabilité partagée."
Le chef de l'État a également plaidé pour la reconnaissance du "génocide congolais", dont les preuves sont, selon lui, évidentes. "Les Nations Unies elles-mêmes, à travers le Rapport Mapping, ont documenté l'ampleur des atrocités. Ce n'est pas seulement un conflit : c'est un génocide silencieux qui frappe le peuple congolais depuis plus de trente ans", a-t-il déclaré.
Processus de paix et climat
Concernant le processus de paix en cours, le président a salué le leadership du Président Donald Trump, qui a facilité l'Accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington entre la RDC et le Rwanda. Il a souligné que la RDC veut une "paix juste, durable et vérifiable", et non une simple "accalmie factice et éphémère".
Pour conclure son discours, le président Tshisekedi a présenté le bassin du Congo comme une solution mondiale face à la question climatique.
Jacques Mvumbi
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